Deux cents promeneurs ont participé à la Balade contée de Pleuven le vendredi 9 septembre 2022. L’occasion d’emprunter les chemins forestiers méconnus du nord de la commune et de découvrir aussi le petit patrimoine de Pleuven, lavoir du Styvel et autre four à pain. Les promeneurs attentifs ont été charmés par les contes
écologiques, philosophiques et cosmiques des conteuses et des conteurs venus des quatre coins de la Cornouaille.
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Au lavoir du Styvel, la conteuse Lulu, frétillante d’imaginaire, a enchanté son auditoire avec un conte moral à vertu écologique. Pour cela, elle a mis en scène un groupe de korrigans, laveurs de linge qui sauvent deux chouettes prisonnières d’un fermier avide. Une histoire qui souligne la solidarité des peuples de la forêt envers la faune contre la rapacité des hommes.
Au Prajou, une nouvelle halte a permis d’écouter le conte philosophique d’Alain Sainrat, rayonnant. Dans la grande tradition facétieuse des contes médiévaux, le conteur a fait l’éloge de la ruse, décrivant la subtile manipulation d’un propriétaire contraint de vendre sa maison mais qui impose dans le contrat de vente l’obligation extravagante de garder un clou planté dans le mur de la grande salle de son ancienne maison. Une subtilité juridique qui permet à l’ancien propriétaire de venir suspendre au clou les objets et les choses les
plus invraisemblables : un quartier de viande avariée, un perroquet criard… Des épreuves si difficiles à supporter qui poussent le nouveau propriétaire à revendre sa maison à bas prix à son bourreau.
Les promeneurs ont ensuite suivi une longue route bordée de champs de maïs, et, près d’un monumental four à pain, l’aérienne conteuse Sophie, de Mirettes-Ecoutilles, a harangué la foule des promeneurs, évoquant avec talent les subtilités d’un conte social. Le héros de son histoire est un ouvrier soudeur qui ferme les boîtes de sardines dans une usine de Douarnenez. Il s’attire les bonnes grâces de la reine des Korrigans, qui lui donne l’accès à une grotte possédant un trésor. À la fin de l’histoire, le héros pourra soutenir les
sardinières en grève. La magie peut être solidaire.
Au crépuscule, sous la voute majestueuse des chênes et des hêtres d’un sentier forestier du côté de Kerorgant, la conteuse Yannick, de Mirettes Ecoutilles, expliquera avec malice comment le village Tristan est devenu l’île Tristan. Ensorcelée, l’héroïne se voit infliger une terrible malédiction : uriner toutes les heures pendant
une journée entière, ce qui, par un effet magique, a provoqué une inondation majeure, isolant une partie du littoral devenue une île.
Marie-Thé Sainrat a clôturé la Balade en déroulant de sa voix séraphine un conte cosmique qui évoque la recherche du bonheur d’une petite fourmi. Avec conviction, Marie-Thé a narré les mille péripéties de la petite fourmi pour atteindre le bonheur, qu’elle atteindra enfin. L’harmonie des forces naturelles (terre, eau, feu,
air) contribue au bonheur de toutes les créatures terrestres, même minuscules.
Au retour, le participants ont discuté autour d’une soupe à l’oignon dans la salle Jean-Louis Lannurien, proposée par la Mairie de Pleuven.
